Les chefs-d’œuvre de Foujita

En 1928, Foujita, au sommet de sa gloire, obtient la commande de panneaux décoratifs destinés au pavillon du Japon en cours de construction au sein de la Cité Universitaire Internationale de Paris. Un différend esthétique l’oppose à son commanditaire le mécène Jirohashi Satsuma, ce qui conduit Foujita à modifier son projet initial en optant pour une peinture sur fonds d’or.

Foujita conserve cependant les quatre panneaux déjà réalisés peints sur fond blanc nacré. Un cinquième panneau reste inachevé. Il considère ces tableaux comme ses œuvres les plus abouties, comme il l’écrit le 31 octobre 1931 à son épouse Youki, alors que l’artiste s’apprête à quitter la France.

Dans ces tableaux monumentaux, la délicatesse du trait à l’encre rivalise avec la finesse des détails et résume la virtuosité de l’artiste. L’artiste a puisé ses sources d’inspiration dans les compositions allégoriques classiques des grands maîtres comme Michel-Ange, Poussin, Vélasquez, mais aussi dans la sculpture de Rodin.

Ces toiles ont été exposées trois fois entre 1928 et 1929 à Paris.

Les grands tableaux aujourd’hui

Longtemps crues perdues, les toiles sont données par Kimiyo Foujita au Conseil départemental de l’Essonne en 1992, restaurées par le Département, avec le soutien de l’État. Cette restauration d’envergure entre 2002 et 2007 a permis d’approfondir la connaissance des techniques et matériaux employés par Foujita.

Exposées au Domaine départemental de Chamarande en 2007-2008 puis mises en dépôt durant quelques années au musée des Beaux-Arts de Reims, les toiles ont aussi été prêtées à plusieurs musées japonais dans le cadre d’une exposition itinérante entre 2016 et 2017, puis au musée Maillol en 2018.

Ces cinq tableaux de trois mètres sur trois mètres sont aujourd’hui conservés en réserve du fait de leur grande fragilité et de leur taille conséquente.