Du 1er juillet au 17 septembre

Cette année, la Maison-atelier Foujita accueille en résidence l’artiste chorégraphe Yutaka Takei et la compagnie Forest beats pour une carte blanche autour du « corps en mouvement », avec le soutien de la DRAC Ile-de-France.

La Maison-atelier Foujita réaffirme ainsi sa volonté de soutenir la création contemporaine et en particulier les artistes au carrefour des cultures occidentales et japonaises, s’inscrivant dans la lignée de l’œuvre de Foujita.

Yutaka Takei, artiste chorégraphe à la croisée des cultures

Yutaka Takei
© Yutaka Takei

Yutaka Takei est né à Fukuoka au Japon. Rapidement, la recherche de la conscience du corps va orienter sa vie. Dès l’adolescence, il pratique la Gymnastique Rythmique et Sportive de haut niveau. Puis, en entrant à la Faculté d’Education physique de Tsukuba, Yutaka enrichit sa recherche par la vision scientifique du corps, à travers l’analyse du mouvement.

Yutaka Takei se tourne ensuite vers la danse. A l’âge de 22 ans, il s’installe en France pour intégrer le Centre National de Danse Contemporaine (CNDC) d’Angers. En parallèle, il débute sa carrière de chorégraphe, animé par l’envie de partager ses expériences.

Il croise au cours de sa carrière de nombreux artistes : la chorégraphe Karine Saporta, le réalisateur Nils Tavernier, le comédien Thibault De Montalembert, l’artiste de cirque Jörg Muller ou encore l’artiste plasticienne Tabaimo.

Il ne conçoit pourtant pas que la danse puisse être son horizon unique et s’ouvre à divers canaux de création, multipliant les échanges et les expériences avec des artistes variés. De cette synergie naissent des vidéos, des créations musicales, des textes… A la source de ces œuvres, des thèmes qui lui sont chers : la relation au corps et le caractère sacré de la nature.

Yutaka Takei prolonge sa recherche créative dans divers lieux d’expression tels que théâtres, salles d’exposition, musées… à travers la France, l’Italie, l’Espagne et le Japon emmené par Forest beats, la compagnie qu’il a créée en 2002.

Création 2023 : « Nager sur la terre »

Nager sur la terre est le titre d’un ouvrage écrit et illustré par Foujita, dans lequel il relate son expérience parisienne. Ce titre, poétique, évoque aussi le mouvement du corps.

Yutaka Takei s’inspire des œuvres, des écrits et du cheminement de Foujita depuis son Japon natal jusqu’à la campagne de Villiers-le-Bâcle. Il proposera des créations inédites autour d’un univers artistique coloré qui a fasciné Foujita : celui du cirque, où la danse et la musique s’associent dans une ambiance festive et où les corps s’animent à travers des acrobaties.

Des rendez-vous tout au long de l’été

Au mois de juillet, Yutaka Takei proposera au public des ateliers participatifs autour du corps et du mouvement.

A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, Yutaka Takei et la compagnie Forest beats présenteront leur création « Nager sur la terre ». Le chorégraphe s’associera avec un musicien et des artistes circassiens pour vous ouvrir les portes d’un univers festif et haut en couleurs, peuplé de danses et d’acrobaties.

Exposition Nager sur la terre

Une exposition de photographies dans le jardin viendra compléter cette résidence, du 1er juillet au 17 septembre 2023.

Comment un médium par définition statique comme la photographie peut-il capter le mouvement ? 

La collaboration entre le danseur et chorégraphe Yutaka Takei et le photographe Olivier Marchesi est née au détour d’une conversation sur la photographie de spectacle et les possibilités de représenter les mouvements des danseurs par le médium photographique.

Avec une seconde de temps de pose, la réalité n’est plus tout à fait la
même. Le flux temporel enregistré sur la pellicule photosensible étant beaucoup plus long, des effets liés au temps deviennent visibles, le corps en mouvement devient un fluide. Le geste photographique laisse place à l’imprévu.

Yutaka Takei et Olivier Marchesi se sont rendus dans le bois d’Aigrefoin à proximité de la Maison-atelier Foujita pour explorer les effets du temps sur la représentation du mouvement, et la manière avec laquelle le mouvement entre en résonance avec des éléments naturels primaires (le bois, l’eau, la roche). Dans un livre intitulé “Nager sur la terre”, Tsuguharu Foujita écrivait “Je dessine sans attendre le résultat, l’inattendu est le plus intéressant… “.
C’est dans cet état d’esprit que le danseur et le photographe ont travaillé sur ce projet.

Yutaka Takei © Photographie Olivier Marchesi, 2023

Découvrez les coulisses de la réalisation de l’installation dans la vidéo ci-dessous :

Des ateliers de cyanotypes

A l’occasion du lancement de l’exposition, Olivier Marchesi proposera, en lien avec Yutaka Takei, des ateliers de cyanotypes.

Ces ateliers permettront de s’essayer à ce procédé photographique ancien aussi fascinant que simple à mettre en œuvre. Au travers d’une approche expérimentale basée sur le geste et le mouvement, les stagiaires feront l’expérience de la lumière, du temps et de la matière

Samedi 1er et dimanche 2 juillet, 14h et 16h. Inscription sur place, dans la limite des places disponibles. En raison de l’affluence, les inscriptions seront limitées à 1 personne par famille ou groupe. Merci de votre compréhension.

Cyanotype © Olivier Marchesi

Les artistes invités par Yutaka Takei 

  • Olivier Marchesi – Photographe 

Basé sur Paris, Olivier Marchesi est venu à la photographie de manière indépendante après une formation en sciences humaines (Sciences po, DEA d’histoire). Ses photographies sont diffusées par Hans Lucas et sont publiées dans la presse nationale et internationale (L’Obs, Libération, Mediapart, Marianne, Esquire Russia…)

Ses photographies sont présentes dans les fonds de l’Université d’Harvard et dans des collections privées en France, Russie, Angleterre, Espagne, Belgique, Etats-Unis, Japon.

  • Igo Drané – Musicien

Igo Drané est un conteur, musicien et comédien martiniquais. Il mime, chante, et joue avec le public. Son expression témoigne d’une vocation : rassembler le public autour d’un flot de mots et de sons d’où jailli le créole et les traditions antillaises. Il souhaite que la culture martiniquaise soit transmise et continue d’exister : il a publié des poèmes dans Djok, le premier journal en créole de l’hexagone et il a fait partie des initiateurs de la Journée du créole, avec Daniel Boukman, dans les années 80.

Igo Drané joue dans une flûte taillée dans du bambou
Igo Drané
  • Sara Olmo et Pierre Viatour – Artistes de cirque
Pierre Viatour debout porte Sara Olmo avec une main. La mer est derrière eux

La compagnie Tea tree est le fruit de la rencontre entre Sara Olmo et Pierre Viatour. Elle est danseuse et chorégraphe et lui est comédien et porteur en main à main (technique de cirque). La danse et le cirque sont leur moyen de communiquer. Le corps, leur outil. Ils utilisent leur langage pour semer des graines, nourrir l’imaginaire et propager l’inspiration. La compagnie fait allusion à l’huile essentielle appelée également « árbol de te » ou « arbre à thé ». L’arbre est pour Sara et Pierre un symbole fort de nature, de vie et d’épanouissement. Il représente donc un élément indispensable à la vie sur terre. Tout comme l’huile, il est « essentiel » à notre survie. Sur le plan artistique, ils sont convaincus que l’art et la culture sont aussi essentiels à l’épanouissement de l’être humain.

  • Yo Xakabé – Danseur

Yo Xakabé est un artiste pluridisciplinaire, à la fois chorégraphe, danseur, comédien et chanteur. Il se forme au théâtre au Japon dans les années 1970 tout en jouant dans des pièces de théâtre occidentales comme Les Bonnes de Jean Genet.

Il vient en France en 1989 grâce à une bourse du Ministère de la culture du Japon. Il joue en 1995 dans le film Madame Butterfly, réalisé par Frédéric Mitterrand et participe à plusieurs pièces chorégraphiques de premier plan, tels que Dialoguer – Interloquer de Gao Xingjian (1999-2000) et Trois générations de Jean-Claude Gallotta (2003-2006).

Portrait de Yo Xakabé

Retrouvez toutes les dates des interventions de Yutaka Takei et Olivier Marchesi dans l’Agenda.